Petite histoire de la fête à Saint-Jean de Touslas

Depuis très longtemps, faire la fête à Saint-Jean de Touslas, est une tradition, par besoin de se retrouver en toute convivialité, mais aussi par solidarité et souvent par
nécessité financière, pour des actions précises ou des projets concrets. Encore aujourd’hui, la grande fête de septembre, « Une Journée comme Autrefois » poursuit ces objectifs.
Déjà, au Moyen-âge, « les vogues » animaient nos villages de campagne, elles rassemblaient les jeunes pour se distraire après de longues semaines de travail ; mais déjà, elles étaient l’occasion de célèbres bagarres entre villages, qui, parfois, se terminaient mal. C’est de cette époque que datent les sobriquets, surnoms donnés aux habitants des villages voisins souvent pour se moquer !À St-Jean, cette tradition de fête s’est manifestée à nouveau, dès la fin de la guerre. En janvier 1944, la section jaciste, aidée par les jeunes de Dargoire, Tartaras et St-Maurice, montent et organisent une représentation historique au profit des prisonniers et travailleurs en Allemagne. N’est-ce pas un formidable élan de solidarité ?

Ce processus d’organisation de fêtes historiques, courses de chevaux, pièces de théâtre, continuera les années suivantes. À St-Jean, on fait la fête par solidarité mais aussi par nécessité, ce sont toutes les grandes fêtes de BARBALAS, organisées essentiellement pour financer la construction de la salle des fêtes (1946-1947). Car, en effet, les jeunes de la JAC (Jeunesse Agricole Catholique) n’ayant pas de lieu de rencontre, décident de construire eux-mêmes leur salle des fêtes. Mais les bras et les dons ne suffisent pas, il faut trouver d’autres financements, et pour cela, on fait ce que l’on sait faire à St-Jean : la Fête. C’est donc une succession de fêtes d’été qui, jusqu’en 1950, ont attiré un public nombreux et fervent, créant une émulation, une vie parmi les jeunes mais aussi parmi les habitants du village et des villages voisins.

Après un arrêt des fêtes, dû au vieillissement et à l’installation des jeunes, il faut attendre 1959, avec une magnifique reconstitution historique de l’histoire locale dans le village de Dargoire, avec la collaboration étroite des habitants des deux villages. Puis nouvelle interruption, et, en 1967 et 1968, deux fêtes dans le château de la Mouchonnière, remportent un grand succès, avec la complicité du Père Braichet. Mais il devient difficile d’organiser ces grandes manifestations; cependant en 1981 et 1982, les habitants de St-Jean se retrouvent pour les fêtes de la rivière.

Dès 1983, la fête s’installe dans le village avec les battages à l’ancienne, sous l’impulsion de l’Association d’Éducation Populaire et des Amis du Vieux St-Jean. Depuis cette année-là, « Une Journée comme Autrefois » rassemble des milliers de personnes, le premier dimanche de septembre dans un esprit bon enfant, amical, convivial et solidaire.

Quand il y a quelques bénéfices, ils servent aux fonctionnements de la salle des fêtes et sont investis dans de nouveaux aménagements; ils servent aussi à rénover, restaure, tout le patrimoine agricole et rural géré par les Amis du Vieux St-Jean (tracteurs, matériel agricole, petit patrimoine rural, croix, loges etc.).

 Les activités de la fête sont diverses et variées et se renouvèlent chaque année; on retrouve des activités traditionnelles de l’Agriculture et de l’Artisanat du siècle dernier, accompagnées de nombreuses animations musicales et culturelles.

Cette journée est une formidable occasion de rassembler les habitants et les nouveaux arrivants du village, et ceux des villages voisins qui viennent donner un coup de main, toutes générations confondues. Car c’est aussi grâce aux jeunes qui s’investissent que la fête perdure!

Solidarité, amitié, convivialité, simplicité, authenticité, bonne humeur, sauvegarde du patrimoine, sont autant de mots qui caractérisent notre fête.

Gaby Villard – 2015

Crédit photos: ©Gaby Villard